Biofaçade : deux années de culture d’algues à front d’immeuble

Résultat scientifique Procédés

Au moment de choisir un endroit où cultiver des algues, la devanture d’un immeuble n’est a priori pas la première idée qui vient. La biofaçade du Centre scientifique et technique du bâtiment à Champs-sur-Marne (77) fête pourtant ses deux premières années d’activités, avec ses 200 m² de bioréacteurs étalés sur quatre étages. Piloté par le consortium SymBIO2, auquel participe le laboratoire Génie des procédés - environnement - agroalimentaire, ce programme montre le potentiel fascinant de la production d’algues en milieu urbain.

Grands caissons de verre high-tech, les bioréacteurs abritent des suspensions d’algues afin de les cultiver. Ils ajustent la température, le pH et les nutriments de manière entièrement automatisés et contrôlables à distance. La présence physique d’un spécialiste de la culture d’algues n’est ainsi pas nécessaire, ce qui réduit fortement les contraintes pour le choix de nouveaux sites. Au point que certains ont implanté ces cultures jusque sur des façades d’immeubles.

Le consortium SymBIO2 a en effet installé en 2016 huit bioréacteurs sur le bâtiment du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) à Champs-sur-Marne (77). Les algues bloquent les rayons du soleil en été et diminuent les besoins en climatisation, tout en pouvant consommer une partie du CO2 produit par le bâtiment, par exemple par les chaudières. Les échanges thermiques entre les deux permettent également des économies. La biofaçade vit ainsi une véritable symbiose avec son support, sans même compter l’exploitation commerciale de ses algues. 

Ces deux années de culture et de recherche ont prouvé la faisabilité de ce type de projets à l’échelle de bâtiments entiers. Elles ont aussi donné l’occasion de tester les opérations de changement d’algues, qui nécessitent seulement d’adapter les conditions de culture. Cette flexibilité aide à rentabiliser au mieux l’installation et la culture, car différentes algues offrent différents débouchés. Si la première algue, Chlorella vulgaris, servait surtout à évaluer les performances de la biofaçade, sa remplaçante, Haematococcus pluvialis, produit un antioxydant utilisé comme complément alimentaire. 

SymBIO2 rassemble, entre autres, le laboratoire Génie des procédés - environnement – agroalimentaire (GEPEA, CNRS/Université de Nantes/ONIRIS Nantes/IMT Atlantique), le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), l’agence d’architecture XTU, le bureau d’études OASIIS ainsi que les entreprises Viry, AlgoSource et Séché Environnement. Le consortium a récemment décroché un des appels à projets de Réinventer.Paris, et installera plusieurs centaines de mètres carrés de biofaçade sur un immeuble du XIIIe arrondissement de Paris.

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La première biofaçace pilote, construite à Champs-sur-Marne, est constituée de 8 photobiorécateurs plans permettant la culture de microalgues, alternant avec des vitrages clairs.
© XTU/SYMBIO2/CSTB/Joan Tarragon 
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© XTU/SYMBIO2/CSTB/Joan Tarragon 

 

Pour en savoir plus :


Lire le communiqué de presse du consortium SymBIO2

Voir le diaporama :
Microalgues : les coulisses d’une révolution 

Voir le film CNRS Images
Microalgues : le futur or vert 

Lire le communiqué de presse :
AlgoSolis : une plateforme de recherche dédiée à l'exploitation industrielle des micro-algues

 

Contact

Jack Legrand
Chercheur
Communication CNRS Ingénierie