4 jeunes chercheuses distinguées par la Fondation l'Oréal et l'Unesco

Distinction

La Fondation L’Oréal et l’Unesco a récompensé, le 2 octobre, 35 jeunes chercheuses par le Prix Jeunes Talents France 2020 Pour les Femmes et la Science. Parmi ces dernières, 24 chercheuses travaillent dans des laboratoires CNRS, dont 4 dans des laboratoires rattachés à l'INSIS : Hanna BENDJADOR, doctorante au sein du laboratoire Physique pour la médecine (PhysMed Paris), Marine MOUSSU, doctorante à l'Institut Fresnel, Cécile PATTE, doctorante au Laboratoire de mécanique des solides (LMS) et Solène MARIE, doctorante au laboratoire d'Imagerie biomédicale multlimodale Paris Saclay (BioMaps). Remis chaque année, ce prix encourage et soutient les carrières des chercheuses dans le monde de la recherche.

Les présentations suivantes ont été extraites du dossier de presse Prix Jeunes Talents France 2020.

Dans la catégorie : chimie physique

Hanna Bendjador

Hanna BENDJADOR

Doctorante au laboratoire Physique pour la médecine (PhysMed Paris, CNRS/ ESPCI PARIS/ INSERM).
Titre du projet : « Comprendre les ultrasons pour transformer l’échographie »

Hanna Bendjador est née et a grandi à Tours, entourée de trois grands frères, au sein d’une famille qui lui a donné le goût de l’aventure et des rencontres. De ses nombreux voyages à l’étranger, Hanna Bendjador garde autant l'envie constante d’apprendre et de découvrir, que son autonomie et son indépendance.

À l’issue de son baccalauréat, Hanna  Bendjador suit la voie scientifique dite classique : classes préparatoires et concours d’entrée aux grandes écoles qui la propulsent à l’ESPCI Paris (École supérieure de physique et de chimie industrielles). Ce sont autant les professeurs passionnés que l'origine des alumni qui ont donné envie à la jeune étudiante, comme une évidence, de se tourner
 vers la recherche en physique.

Dans le cadre de ses travaux de recherche, Hanna Bendjador utilise les lois fondamentales de la physique pour comprendre la propagation des ondes en milieu complexe. Ce défi de taille est au cœur des travaux de la communauté optique et acoustique depuis de longues années. Hanna Bendjador a mis en place un formalisme mathématique permettant, pour la première fois en temps réel, la correction des déformations des ultrasons lorsqu’ils traversent un milieu complexe ou hétérogène. Les méthodes de correction proposées permettent d’améliorer l’imagerie d’échographie et participent à franchir de plus grands obstacles pour envisager, par exemple à terme, l’échographie à travers le crâne.
HannaBendjador entend poursuivre sur sa lancée, « pour mettre, dit-elle, toujours plus les sciences au service des personnes et de la planète » et dans l’espoir de voir davantage de vocations féminines naître dans les carrières scientifiques.

La faible représentation des femmes dans les sciences est l’héritage d’une lourde empreinte culturelle.

Marine Moussu

Marine MOUSSU

Doctorante à l'Institut Fresnel (CNRS/ École Centrale Marseille/AMU).
Titre du projet : «
La physique des ondes au service de meilleurs diagnostics médicaux »

Enfant, Marine Moussu nourrit une grande curiosité : elle se passionne pour le profil d’une flamme, le mouvement d’un objet, la structure du sable mouillé. Au collège puis au lycée, elle trouve enfin des réponses à ses questions grâce à la rencontre avec des professeurs  passionnés. Lors d’un stage en centre de cancérologie, Marine Moussu est frappée par une envie : « faire progresser les méthodes de diagnostic médical ». C’est ensuite très naturellement qu’elle se dirige vers la physique des ondes. Elle se consacre à un cursus en acoustique, doublé d’un second en optique – des domaines complémentaires.

Les travaux de recherche de Marine Moussu portent désormais sur les antennes utilisées dans les appareils d’imagerie par résonance magnétique (IRM), qu’elle œuvre à rendre plus efficaces afin d’améliorer la précision des images. Grâce à son bagage théorique en physique, la chercheuse se concentre aujourd’hui sur la réalisation d’une antenne dédiée à l’imagerie du poignet, dans le but d’aider à détecter les lésions articulaires liées à l’arthrose.
Originaire de la région parisienne où elle réalise la majeure partie de ses études, Marine Moussu mène aujourd’hui ses travaux à Marseille.

Passionnée de natation depuis vingt ans, elle pratique la nage en mer en parallèle de son doctorat. Elle participe notamment au MC Swim Challenge, une course d’endurance de 10 km entre Marseille et Cassis dont les bénéfices sont reversés à des associations intervenant auprès d’enfants hospitalisés. Elle s’intéresse également au rôle de l’enseignement et de la vulgarisation scientifique dans la construction de l’esprit critique.

La démarche scientifique est un outil essentiel pour forger l’esprit critique.

Dans la catégorie : ingénierie, mathématiques et informatique

Cécile Patte

Cécile PATTE

Doctorante au Laboratoire de mécanique des solides (LMS, CNRS/ Ecole polytechnique).
Titre du projet : « Du casse-tête au défi scientifique »

Enfant, Cécile Patte aimait les casse-têtes et les jeux de logique. Pour elle, les sciences sont autant un jeu qu’une manière de comprendre le monde qui l’entoure. Fille de parents scientifiques, elle se dirige, après le baccalauréat, vers les classes préparatoires pour préparer les concours aux écoles d’ingénieurs. Cécile Patte a choisi la voie qui va lui permettre d’apprendre un métier qu’elle vit comme profondément utile : développer des technologies qui répondent aux besoins de la société. 

Motivée par l’envie de se lancer dans de nouveaux challenges, elle poursuit son cursus scientifique par une thèse de doctorat. Ses travaux de recherche visent à utiliser la biomécanique pour améliorer la compréhension d’une maladie pulmonaire, de son diagnostic à son pronostic. Pour cela, elle développe un « jumeau numérique » du poumon qui permet de reproduire par ordinateur les déformations du poumon d’un patient au cours de la respiration.

Cécile Patte nourrit le souhait que le programme Jeunes Talents soit l’opportunité de montrer aux jeunes filles la voie vers le domaine des sciences.
La jeune chercheuse est convaincue que les femmes peuvent contribuer à l’amélioration du quotidien et de la société en nourrissant la science de leur approche et en apportant des problématiques plus spécifiquement féminines. « Il faut, défend-t-elle, transformer cette capacité en acte et faire en sorte que les femmes puissent être présentes là où l’action se fait et se décide. »

Un travail de recherche qui reste dans un placard et n’est utile à personne perd tout son sens.

Dans la catégorie : médecine

Solène Marie

Solène MARIE

Doctorante au LaBoratoire d'Imagerie biOmédicale MultlimodAle Paris Saclay (BioMaps, CNRS/ INSERM/ CEA/ Univ Paris Saclay).
Titre du projet : « De Marie Curie à la radiopharmacie »

Inspirée par la figure de Marie Curie dès ses études secondaires, Solène Marie choisit sans hésiter de s’orienter vers le domaine médical en étudiant les sciences pharmaceutiques.
 La disparition douloureuse de sa tante et marraine, alors très jeune, d’un cancer du sein confirme chez la jeune femme l’envie de s’engager dans la recherche. C’est d’ailleurs à elle qu’elle souhaite dédier ce Prix Jeunes Talents.

Lors de son internat de pharmacie hospitalière, elle découvre la radiopharmacie, une discipline qui s’intéresse aux médicaments dits « radiopharmaceutiques » destinés, entre autres, à l’imagerie médicale. Elle décide de se spécialiser dans ce domaine et rejoint un laboratoire du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) à Orsay pour y réaliser son master 2 puis sa thèse.

Aujourd’hui, la chercheuse œuvre à la mise au point de méthodes d’imagerie non invasives permettant de visualiser et quantifier la distribution des médicaments dans l’organisme, notamment vers le cerveau et le foie. Ces techniques permettent de détecter des anomalies, parfois invisibles autrement, pouvant être à l’origine de sous-dosages ou au contraire de toxicités des traitements.

Solène Marie est une scientifique passionnée qui s’épanouit dans l’apprentissage permanent par son travail à l’hôpital ainsi que par le contact avec les autres chercheurs et les étudiants à qui elle enseigne lorsqu’elle n’est pas au laboratoire. C’est aussi une sportive assidue qui se consacre depuis de nombreuses années au tennis en compétition, une pratique, selon elle, essentielle à son équilibre. Cet esprit sportif lui a donné  « la force de se battre pour aller toujours plus haut et dépasser ses limites ».

J’ai constaté au fur et à mesure de mon parcours, que plus j’avançais et plus il fallait me battre et parfois recevoir des coups pour réussir à m’imposer.

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Communication CNRS Ingénierie