Prospectives : Sciences de l'Ingénierie 2030

Institutionnel

Initiée à l’automne 2022 par l’Institut CNRS Ingénierie, la réflexion sur la prospective de la recherche dans les sciences de l’ingénierie aboutit à la parution de ce document en 2025.

Entre temps, ce sont plusieurs dizaines de chercheurs du CNRS, d’enseignants-chercheurs des universités et des grandes écoles, de chercheurs d’autres organismes et d’ingénieurs de l’industrie qui se sont mobilisés durant plusieurs mois à raison de réunions bimestrielles pour consulter largement la communauté et proposer une vision partagée. Quatre comités d’experts avaient été constitués dont trois couvraient les thèmes scientifiques des sections principales de notre institut et un était transverse sur la santé. Nombre de ces experts disposaient d’une expérience actuelle ou passée de membre de section du Comité National de la Recherche Scientifique ou de Comité Scientifique d’Institut. Ils avaient carte blanche sur la modalité de fonctionnement mais avaient pour consigne de se projeter au-delà des programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) en cours, c’est-à-dire après 2030. En toute indépendance, tous les comités d’experts ont choisi d’auditionner des personnalités provenant du monde académique mais aussi des acteurs de la sphère socio-économique et de disciplines différentes. A l’issue de ce processus de dix-huit mois environ, quatre rapports ont donc été produits et les présidents de chaque comité ont présenté la synthèse de leurs travaux devant les directions d’unité en mai 2024 afin de recueillir leurs suggestions d’amélioration et leurs commentaires généraux. La seconde phase, impliquant également l’équipe scientifique de l’institut, a pu alors débuter. Elle a permis aux comités de dialoguer ensemble, compléter et d’ajuster leurs propositions.

L’institut CNRS Ingénierie dispose maintenant d’un document de prospective élaboré au terme d’une large consultation de notre communauté scientifique et qu’il considère comme un élément décisionnel de sa politique scientifique. C’était là l’un des objectifs affichés, à savoir d’être capable d’étayer nos orientations scientifiques en capitalisant sur les recommandations émanant de notre communauté élargie à des disciplines connexes et aux attentes de nos partenaires intéressés par les éventuelles applications de nos travaux. Un second objectif était de rendre à l’institut son rôle programmatique et cela ne pouvait se concevoir qu’en ayant une vision à long terme déclinée sous la forme de feuilles de routes proposées par chacun des quatre comités d’experts. Enfin, un dernier objectif était destiné à pouvoir proposer des choix stratégiques lors des dialogues que nous menons avec les agences de moyens, au premier rang desquels l’Agence Nationale de la Recherche. 

Plus concrètement, pour nos unités de recherche et nos chercheurs, l’institut les accompagnera dans leur engagement vers les thèmes scientifiques issus de cette vision prospective. Pour cela, différentes voies sont envisagées parmi lesquelles le fléchage d’une partie de la subvention d’état versée en début d’année aux laboratoires qui sera conditionnée à leur contribution aux feuilles de route identifiées. Davantage de concours permettant le recrutement de jeunes chercheurs et les chaires de professeur junior verront leurs intitulés coloriés selon les domaines scientifiques à prioriser ou à renforcer. L’institut ménagera cependant un volume de concours destiné à favoriser l’émergence de nouveaux sujets de recherche originaux. 

Ce premier exercice de définition de la prospective de l’institut s’est déroulé sur un temps long; près de deux années en tout auront été nécessaires à son aboutissement et à la rédaction de ce document. Cette ligne directrice dont nous disposons désormais pour afficher notre politique scientifique ne peut pas, ne doit pas être un cadre rigide privé de l’imagination de nos chercheurs et de l’apport de nouveaux talents. La recherche fondamentale menée dans nos laboratoires et la créativité qui en découle imposent à l’institut CNRS Ingénierie de conserver de l’agilité pour faire face à des évolutions scientifiques de plus en plus rapides. 

Finalement, indépendamment de l’institut, les comités d’experts ont proposé une prospective scientifique qui est la projection future des transitions et transformations sociales actuelles auxquelles les sciences de l’ingénierie apportent une contribution essentielle : il s’agit de l’environnement, de l’énergie, de la santé et du numérique. Ils ont en outre mis en exergue l'importance capitale des sciences de l'ingénierie dans la conception des matériaux de demain, ainsi que leur contribution essentielle à l'avancement des connaissances et au progrès des sciences fondamentales. Aux comités d’experts et à l’ensemble des contributeurs à ce document, pour la très grande qualité du travail qui a été accompli, l’Institut CNRS Ingénierie tient à leur exprimer sa profonde reconnaissance et sa sincère gratitude pour l’engagement sans faille dont ils ont su faire preuve avec constance. 

Nous vous en souhaitons une bonne lecture.

Contact

Lionel Buchaillot
Directeur de l'institut CNRS Ingénierie
Karam Sab
Délégué Scientifique en charge de la coordination de la démarche prospective de CNRS Ingénierie
Communication CNRS Ingénierie