Nawel Arab, lauréate 2025 du Prix Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO Pour Les Femmes et la Science
Pour cette 19e édition du prix Jeunes Talents France 2025 Pour les femmes et la science, la Fondation L'Oréal, en partenariat avec l'Académie des sciences et la Commission nationale française pour l'Unesco a récompensé trente-cinq jeunes scientifiques, dont Nawel Arab, doctorante au laboratoire Systèmes et applications des technologies de l'information et de l'énergie.
Nawel Arab, originaire d’Alger, a toujours été fascinée par la beauté des raisonnements mathématiques. Son parcours l'a menée de l'Institut de Mathématiques d'Orsay à l'École normale supérieure Paris-Saclay, où elle prépare un doctorat en traitement du signal. Ses travaux, au croisement des mathématiques et de la radioastronomie, visent à décrypter les signaux de l'Univers. Engagée pour une meilleure représentation des femmes en science, elle s'efforce de rendre accessible un domaine parfois perçu comme complexe, où se conjuguent exigence scientifique et créativité. Elle mène aujourd'hui ses recherches au sein du laboratoire Systèmes et applications des technologies de l'information et de l'énergie (SATIE, CNAM/CNRS/CY Cergy Paris Université/ENS Paris-Saclay/Université Paris-Saclay).
Quels sont les enjeux de vos recherches et leurs applications ?
L'Univers regorge de phénomènes fascinants. Les radiotélescopes captent ces signaux, souvent altérés. Mon travail vise à reconstruire des images précises de ces phénomènes cosmiques. À court terme, je crée des algorithmes combinant modèles physiques et intelligence artificielle pour obtenir des images radioastronomiques nettes. À plus long terme je souhaite ajouter une dimension temporelle pour obtenir des vidéos permettant de suivre par exemple l’évolution dynamique des trous noirs. Ces algorithmes peuvent être appliqués à l'IRM cardiaque 4D, aidant le diagnostic du cœur.
Pourquoi avez-vous choisi une carrière scientifique ?
Depuis l'enfance, j'ai été attirée par la physique et les mathématiques. Ce goût est devenu une évidence. Les mathématiques appliquées m'offrent un équilibre idéal entre abstraction et utilité concrète. Je n'ai jamais envisagé de m'épanouir ailleurs qu'en carrière scientifique. Mon choix n'a pas été un déclic soudain, mais une conviction construite au fil de mes études. Travailler en science me stimule intellectuellement, donnant du sens à mes actions. C'est cet équilibre entre rigueur, créativité et impact que j'aspire à retrouver en tant que chercheuse.
Dans votre parcours, avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?
Le manque de modèles féminins dans mes domaines rend difficile de se projeter, et alimente une certaine forme d'autocensure. Ces obstacles pèsent davantage sur les femmes lorsqu'elles sont minoritaires et que l'on attend d'elles qu'elles fassent leurs preuves. Chaque avancée montre que d'autres trajectoires sont possibles, et que la science gagne à se construire dans la diversité.