Disparition de Victor Sanchez

Hommage

L'Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes du CNRS a appris avec tristesse le décès de Victor Sanchez, ancien directeur du département des sciences pour l'ingénieur (SPI) de l'organisme.

Victor, descendant de parents républicains espagnols, venait de Toulouse où il avait exercé comme chercheur CNRS ses talents scientifiques au Laboratoire de Génie Chimique (CNRS/Toulouse INP/Univ. Toulouse Paul Sabatier) dans des domaines des procédés de transformation de la matière (même en apesanteur) et gardé ses racines linguistiques qu’il continuait parfois à exercer à Paris, dans un restaurant espagnol situé à proximité du siège du CNRS. L’apesanteur ne l’empêchait pas de garder quelques liens avec les nourritures terrestres et, d’un point de vue plus « professionnel », avec sa base constituée de laboratoires des sciences de l’ingénieur (mais pas uniquement), avec des spécialistes éminents qu’il écoutait et avec qui il n’hésitait pas à aller de l’avant, pour faire « ensemble ». Il avait, dans ses fibres les plus intimes, l’envie de satisfaire un besoin d’ouverture aux autres et à la Société, permis par les sciences de l’ingénieur.

En 2001, quand il est arrivé comme Directeur Scientifique au CNRS, les guerres picrocholines entre Départements s’estompaient, mais il a fallu toute la conviction, toute la motivation, toute l’intelligence de Victor pour que celui qui avait été considéré quelques années avant comme une excroissance inesthétique du Département de physique soit rétabli dans son rôle d’interface proactive entre Sciences et Sociétés. Il avait une vision convergente d’intérêts bien compris entre les savoirs des ingénieurs et des disciplines qui concourent à leur développement d’une part, et entreprises, d’autre part. Ce qui était important, ce n’était pas l’habit, mais l’envie d’être et de travailler ensemble au nom d’une certaine forme affichée avec conviction d’utilité sociale.

Victor nous a quitté il y a quelques jours, nous ne l’avions pas revu très souvent ces dernières années, mais ceux qui, encore présents au CNRS, ont eu la chance de travailler avec lui ont gardé le souvenir d’un Homme de bien, ouvert à tous, sachant promouvoir ce qu’il y avait de mieux en eux et donc en nous.

Jean-Yves Marzin, directeur de l'Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes du CNRS