Mahshid Hashemkhani, lauréate 2025 du Prix Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO Pour Les Femmes et la Science
Pour cette 19e édition du prix Jeunes Talents France 2025 Pour les femmes et la science, la Fondation L'Oréal, en partenariat avec l'Académie des sciences et la Commission nationale française pour l'Unesco a récompensé trente-cinq jeunes scientifiques, dont Mahshid Hashemkhani, post-doctorante au laboratoire Nanomédecine, biologie extracellulaire, intégratome et innovations.
Née à Qazvin en Iran, Mahshid Hashemkhani a découvert très tôt une passion pour la science, particulièrement la chimie et les matériaux nanométriques. Son parcours l'a menée vers la recherche biomédicale en Iran, puis en Turquie via un doctorat sur les nanoparticules à base d’argent pour le traitement du cancer. Mahshid a par la suite obtenu une bourse Marie Curie pour mener un projet postdoctoral en France pour développer des nanoparticules intelligentes afin de traiter les métastases du cancer du côlon. Engagée dans la médiation scientifique, elle souhaite rendre la recherche accessible aux nouvelles générations. Elle mène aujourd'hui ses recherches au sein du laboratoire Nanomédecine, biologie extracellulaire, intégratome et innovations (NABI, CNRS/INSERM/Université Paris Cité).
Quels sont les enjeux de vos recherches et leurs applications ?
À court terme, mes recherches visent à améliorer les traitements du cancer du côlon. Je développe des nanoparticules multifonctionnelles qui ciblent les tumeurs, permettent leur imagerie et les traitent par hyperthermie, une méthode qui utilise la chaleur. Ces nanoparticules délivrent la chimio-thérapie directement aux cellules malades, limitant les effets secondaires. Elles permettent un suivi en temps réel par l’imagerie et la température pour ajuster la thérapie. À long terme, l'objectif est de transférer ces innovations vers la clinique, garantissant leur sécurité et leur accessibilité.
Pourquoi avez-vous choisi une carrière scientifique ?
La science m'a offert un espace de liberté intellectuelle dans un contexte où les opportunités étaient limitées pour les femmes. Mon désir de contribuer au développement de solutions médicales concrètes, notamment pour les systèmes de santé sous-dotés, a également été un moteur essentiel. Je suis animée par l'idée que la science peut améliorer concrètement la vie des gens et par la volonté de donner plus de visibilité aux femmes dans ce domaine.
Dans votre parcours, avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?
Personnellement, j’ai eu la chance d’évoluer dans des environnements où je me suis sentie respectée et valorisée. Après avoir déménagé à l’étranger, j’ai davantage ressenti de la discrimination liée à mon origine plutôt qu’à mon genre. Cela dit, je suis consciente que les biais de genre persistent dans les domaines scientifiques et industriels, souvent de manière subtile. Cette prise de conscience m’a poussée à soutenir activement des environnements de travail inclusifs et à défendre une reconnaissance équitable des contributions et du potentiel de chacun.