Médaille de cristal 2025 : Hervé Arlaud et la microthermométrie
Hervé Arlaud est assistant-ingénieur au Laboratoire de recherche en Physique et Ingénierie (Institut P’, CNRS) où il est spécialisé dans les mesures thermométriques fines. Il fabrique pour cela des sondes micrométriques d’une taille descendant jusqu’à 7,6 micromètres. Ces microsondes sont des thermocouples, c’est-à-dire des capteurs constitués de deux fils en métaux ou alliages différents. Une fois soudés ensemble, les fils produisent une tension directement liée à la température. Hervé Arlaud miniaturise ces sondes tout en leur donnant un temps de réponse le plus petit possible, afin qu’ils puissent fonctionner dans des écoulements dont la température varie rapidement. Il a ainsi atteint avec un thermocouple de 7,6 micromètres, dans un écoulement d’air à 100 m/s, 1200 mesures par seconde. Il travaille en particulier avec le thermocouple de type K, c’est-à-dire composé de chromel, alliage de nickel et de chrome, et d’alumel, alliage de nickel et d’aluminium. La technique unique et reconnue d’Hervé Arlaud, de fabrication, de qualification et d’étalonnage de ces microcapteurs permet la mesure instationnaire de champs de température dans des écoulements complexes, tels que l’on en rencontre dans divers domaines industriels.
Titulaire d’un DUT en Génie thermique et énergie, Hervé Arlaud est recruté en 1999 par le Laboratoire d’Etudes Thermiques (LET), qui a fusionné avec cinq autres unités CNRS pour former l’Institut P’ en 2010. L’assistant-ingénieur développe depuis près de vingt-cinq ans un savoir-faire unique et des connaissances dans le domaine de la microthermométrie. Ses réalisations ont contribué à l’obtention de nombreux résultats originaux pour des chercheurs issus de disciplines variées
Ces microthermocouples sont utilisés pour caractériser les champs thermiques dans des écoulements rencontrés dans de nombreux secteurs industriels et permettent d’étudier des problématiques variées : confort thermique des ambiances, sécurité incendie et désenfumage de tunnel, propulsion aéronautique, refroidissement de moteurs thermiques et/ou électriques, injection supersonique d’H2 dans une enceinte fermée pour des moteurs à hydrogène… Hervé Arlaud a ainsi collaboré avec des partenaires académiques et industriels comme l’IFPEN, le CEA, EDF, Stellantis, Airbus ou encore Safran.
« Je suis ému et surpris par cette récompense, et très honoré de la reconnaissance de mon travail, affirme Hervé Arlaud. Cela fait 25 ans que je planche sur un point spécifique, j’ai eu des remerciements dans des thèses et des publications, mais c’est la première fois que mes contributions sont distinguées dans leur totalité. Cela sonne aussi comme la fin d’un cycle, j’en entame un nouveau en essayant de développer des thermocouples de seulement 2,5 micromètres. »