Quatre jeunes chercheuses en ingénierie reçoivent une bourse « L'Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science »

Distinction

Le CNRS félicite ses 20 lauréates du programme L’Oréal-UNESCO Pour les femmes et la Science France de la Fondation L’Oréal. Parmi elles figurent quatre doctorantes de laboratoires rattachés à l'INSIS. Ces chercheuses se verront attribuer une bourse de recherche et bénéficieront d’un programme de formation au leadership.

Dans la catégorie « Repousser les limites de la médecine »

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© Carl Diner pour la Fondation L’Oréal 

Lucile ALEXANDRE
Doctorante dans l’Unité physico-chimie Curie (CNRS/Institut Curie/Sorbonne université) et au Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS (LAAS, CNRS)
« Diminuer la mortalité maternelle et infantile »

Concernant 2 à 7 % des femmes enceintes dans le monde, la pré-éclampsie est une pathologie qui entraîne de nombreuses complications pour la mère (hypertension, insuffisances rénales et hépatiques), pouvant, en cas d’évolution sévère, conduire à son décès et/ou à celui de son enfant. La sévérité des symptômes est corrélée au ratio de deux protéines dans le sang de la mère : la sFlt-1 (une enzyme) et le PlGF (facteur de croissance placentaire). L’objectif de Lucile Alexandre, dans le cadre de la thèse qu’elle effectue à l’Unité physico-chimie Curie Lucile et au Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes du CNRS (LAAS-CNRS), est de diminuer ce ratio vers des valeurs non pathologiques afin d’éviter l’apparition des symptômes de la pré-éclampsie, par une méthode innovante de circulation extra-corporelle 1. Le principe est de corriger directement les concentrations en protéines dans le sang de la mère, afin de diminuer ses symptômes et de prolonger la grossesse. « Pour rendre plus maniable cette opération, nous avons développé un système d’extraction grâce à une suspension de minuscules billes magnétiques », précise la doctorante. Une méthode déjà validée in vitro. Ces travaux vont contribuer à résoudre les problématiques médicales liées à la grossesse grâce à un traitement plus précis, plus rapide et plus économique.

 

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© Carl Diner pour la Fondation L’Oréal 


Olga CHASHCHINA
Doctorante du Laboratoire d'hydrodynamique (LadHyX, CNRS/École polytechnique)
« L’artère in vitro : une plateforme instrumentale pour réduire les complications vasculaires »

Les « stents » sont des endoprothèses artérielles, implantés dans certains cas d’occlusions artérielles, dont l’évolution dans l’organisme est mal connue alors qu’elle peut présenter des risques de complications graves, comme la formation de caillots de sang ou les ré-occlusions post-chirurgicales. Les études actuelles menées sur ces stents le sont via des cultures cellulaires, qui n’intègrent pas les effets mécaniques, ou dans des tubes, qui eux n’intègrent pas les réponses biologiques. Au cours de sa thèse au sein du laboratoire d’hydrodynamique (LadHyX), Olga Chashchina a mis au point un modèle d’étude physiologiquement plus pertinent. « Nous avons développé une artère artificielle combinant à la fois les aspects biologiques et mécaniques, qui présente ainsi des conditions plus proches de celles de l’organisme et contrôlables pour mener des mesures quantitatives en temps réel. » Ce système innovant a permis d’étudier l’effet de la rigidité de la paroi artérielle sur la guérison des artères après la pose d’un stent, ou encore la migration des cellules musculaires lisses lors de l’inflammation artérielle. Ce travail de recherche consiste en outre à intégrer des capteurs électroniques dans l’artère et à analyser leurs signaux pour prédire l’organisation des cellules, ce qui laisse espérer une réduction des complications et une optimisation des études vasculaires.

 

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© Carl Diner pour la Fondation L’Oréal 


Armelle KEISER
Doctorante du Laboratoire de physique et mécanique des milieux hétérogènes (PMMH, CNRS/ESPCI Paris/Université Paris Diderot/Sorbonne université)
« Les propriétés étonnantes des surfaces biomimétiques glissantes »

Le piège passif déployé par une plante carnivore tropicale, la Nepenthes, a récemment inspiré les chercheurs pour développer un nouveau type de matériau artificiel extrêmement glissant. Le principe repose sur la présence d’un film liquide stable sur la surface du matériau. Tout objet posé sur cette surface glisse alors, comme une voiture glisse sur une route lors de fortes précipitations. Cette capacité à repousser toutes sortes d’objets rend ces matériaux particulièrement intéressants pour diverses applications, notamment dans le conditionnement et le transport de liquides. Néanmoins, la compréhension fondamentale de la dynamique de ces substrats reste incomplète et délicate en raison de la complexité de leur état de surface. Au sein du laboratoire de Physique et mécanique des milieux hétérogènes (PMMH) à Paris, l’objectif d’Armelle Keiser est de définir les lois physiques qui régissent les écoulements de liquides sur ces matériaux innovants, pour en optimiser la fabrication et les utilisations. « La finalité de ma thèse est de caractériser les propriétés dynamiques de ces nouveaux revêtements au travers d’expériences représentatives et
normatives ». Ces surfaces, qui empêchent également la fixation des microbes aux instruments et appareils chirurgicaux, pourraient faire partie des outils permettant d’éviter les maladies nosocomiales dans les hôpitaux.

Dans la catégorie « De l’infiniment petit »

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© Carl Diner pour la Fondation L’Oréal 

Farsane TABATABA-VAKILI
Doctorante du Centre de nanosciences et de nanotechnologies (C2N, CNRS/Université Paris-Sud)
« Optimiser l'éclairage par LEDs grâce aux micro et nanotechnologies »

L’efficacité énergétique des diodes électroluminescentes (LEDs) à luminosité modérée les ont rendues incontournables dans notre quotidien. Cependant, utilisées à forte luminosité, leur rendement s’effondre du fait des propriétés intrinsèques des matériaux qui les composent, les rendant ainsi moins pertinentes. Ce phénomène peut être évité en utilisant des microlasers comme source de lumière bleue. Les recherches que Farsane Tabataba-Vakili mène dans le cadre de sa thèse visent ainsi à améliorer ces rendements à forte brillance. Au Centre de nanosciences et de nanotechnologies, la jeune scientifique cherche à démontrer expérimentalement une technologie d’éclairage innovante, qui utilise des microlasers en nitrure, produisant de la
lumière bleue qui excite des phosphores jaunes. « La micro et nanofabrication en salle
blanche, c’est-à-dire la salle la plus propre possible pour pouvoir travailler avec des matériaux à l’échelle de dizaines de nanomètres, constituent mes principales
activités. » Les aboutissements attendus de ces recherches sont d’une part, l’optimisation énergétique et la longévité des LEDs, notamment à forte brillance, afin de faciliter l’éclairage portatif ou autoalimenté en zones reculées ; et d’autre part, l’amélioration du traitement de l’information grâce à la lumière, dans de nouvelles puces d’ordinateurs qui utilisent les technologies quantiques.
 
 
 
 

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